Carnet de route
Néouvielle
Sortie : Alpi - traversée du Tailllon du 21/06/2025
Le 21/06/2025 par Viviane
C'est une bande de six alpinistes, cinq chevronnés et une encore chevrottante, qui rejoint le lac d'Orédon pour un commode bivouac. Au crépuscule, le programme du lendemain est annoncé, ce sera Ferbos et les Trois Conseillers. Chacun rejoint rapidement son duvet car la course sera longue et le départ matinal.
Le samedi, on admire furtivement les crêtes qui s'illuminent sous les premiers rayons de soleil, puis on regagne le lac d'Aubert quelques lacets plus haut. Après la traversée crissante du barrage gravillonné, on attaque le sentier vers le Pas du Gat. Arrivés en haut, on repère les ascensions du jour, ou les projets d'un autre matin, et on entame la petite redescente sous l'oeil de Ramougn. Arrivés au pied des difficultés, on s'équipe et les trois binômes se lancent en corde tendue; Léo et Rémy devant, suivis de Mylène et Viviane, et Jean-François et Brice ferment la grimpe.
Le granit est râpeux, nous écorche les doigts, mais nous donne des prises si réconfortantes ! On chemine sur l'arête sans autre bruit que le cliquetis de nos ferrailles, et le premier pic est gravi. On se requinque au sommet puis on retrouve un col pour mieux s'élever vers le point culminant de la journée, le pic du Néouvielle. La paroi est plus raide mais bien fournie. Un passage en dièdre demande un relai, une dalle réclame une dernière concentration, et voilà le sommet vaincu ! On profite un moment de la vue, vers le Vignemale et son glacier, vers le Pic du Midi de Bigorre et son observatoire, vers Andorre et ses nuages d'orage.
On attaque alors l'interminable descente par le voie normale, où la neige molle recouvre les pierriers, et laisse finalement place à la rocaille. Certains ont encore de l'énergie pour dévaler la pente, pendant que d'autres se prennent de passion pour toute grassette et autre gentiane justifiant une pause. La petite troupe arrive enfin à bon port, au moment où des campeurs s'installent déjà sur la zone de bivouac d'Aubert.
Le dimanche, le temps incertain (ou serait-ce quelque courbature ?) nous convainc de passer la matinée sur la falaise de Balugue. Nous ne sommes pas seuls, d'autres grimpeurs pointent le bout de leur chausson. Le site est convoité pour sa fraicheur et ses cinq minutes de marche d'approche. On se réveille en douceur de façon "Classique" ou "Ludique". Les uns s'acharnent ensuite sur les réglettes et les grattons rudement cotés. Les autres jouent au téléphone arabe des manips pour aboutir au fameux noeud du dring. A la mi-journée, rassasiés par le calcaire de Grézian, on s'offre un dernier verre rafraichissant avant de rejoindre nos tanières de béton.
Merci à tous pour ce week-end, qui a su me faire découvrir le charme de l'alpinisme. Sans aucun doute, j'y reviendrai !
