Carnet de route
Sortie Caroux 1-4/05
Sortie : grandes voies TA - initiation du 01/05/2025
Le 12/05/2025 par Louis Alet
L'an de grâce 2025, 30 avril. Une petite troupe de vaillants grimpeurs se lance dans une épopée longue de 4 journées, au cours desquelles ils partiront à l'assaut de cette forteresse de gneiss qu'on nomme le Caroux, beau massif qui domine les vallées arides de l'Herault.
Cette expédition, menée par Jean-François, Anaïs, Vincent et Nina, s'annonce dantesque: ce sont 13 grimpeurs qui vont s’élancer sur ces itinéraires désormais légendaires et le beau temps semble être de la partie .
Malgré un départ retardé par diverses embûches, le gros des troupes embarque dans le van loué pour l'occasion. Thomas est au volant et nous fait profiter de ses playlists à thème, très pointues sur des sujets aussi variés que "chapeau" et "rouge".
C'est à 22h58, deux minutes avant le couvre feu du camping que notre attelage atteint son objectif.
Mais l'heure n'est pas encore au sommeil, il faut reunir les cordées, faire les points matériel, étudier les topos ...
Trois groupes se forment: découverte, vers l'autonomie, prise d'aisance en autonomie.
Le programme est alléchant, on se couche avec l'excitation et une pointe d’appréhension.
Le premier jour se lève sur trois beaux projets :
D'un côté, la Tête de Braque et roche Marre pour Jonathan, JF, Benoît et Mylène.
En face un second groupe se lance dans une envolée linéaire de 10 longueurs à travers la roche Marre, la Petite Suisse pour terminer en beauté sur la Pointe à Pistre ( Nina, Vincent, Mélanie, Raphaël, Louis).
Et enfin, à bonne distance, les expérimentés ( Thomas, Astrid, Quentin, Anaïs) vont avaler les longueurs de l'arête des Charbonnier et de la Deplasse en corde tendue à vitesse grand V.
On se pousse tous physiquement, c'est une journée bien chargée pour se mettre en jambes et l'humeur est au beau fixe lorsque l'on se retrouve tous autour d'un verre à la buvette du Parking .
Vendredi, le mot du jour est "Challenge" ! 3 groupes sont de nouveaux formés et chacun s'attaque à un gros morceau:
Vincent, Mélanie, Jonathan, Benoît et Nina partent à l’assaut du Coulaïgo, une première pour tout les membres de la cordée ! C'est plus dur que prévu, ils y laisseront quelques plumes et deux dégaines. Et comme disait le sherpa dans Tintin au Tibet : "ce que la montagne prend, toujours elle le garde".
Pendant ce temps, on challenge sa santé mentale dans le dédale de la Voie du fou avec JF, Raphäel, Louis et Quentin. Ce dernier trouve l'ouverture un peu facile et décide de s'improviser un petit relai sur coinceur très confortable (non).
Au même moment, au premier relai du fou, commun avec la Desmaison, on papote avec le troisième groupe (Astrid, Anaïs, Thomas, Mylène ) qui enchaîne le beau dièdre orangée en 6a nous surplombant. Pas fatigués, ils emboîteront sur le magnifique Grand Livre pour clôturer une journée encore riche en prouesses.
Le samedi, nous faisons chemin commun vers le Pilier du Bosc avec une marche d'approche "ludique" qui nous fait le cardio et nous rappelle que quand même, deux jours de grande voie, ça commence à tirer sur les jambes.
Ce sont pas moins de 6 cordées qui s'élancent en parallèle sur ce magnifique donjon, vertigineux et avec de beaux passages bien expos pour toute la famille !
A ma gauche, les vaillants ( Astrid, Thomas, Nina, Vincent) s'attaquent à la directe Blanc qui comprend un petit 6b ( je connais un Marseillais qui dit que c'est une 5c+). On entendra quelques "sec !" résonner dans la vallée .
Au centre, l'arête Sud et son impressionnante taillante, sera le terrain de jeu de Quentin, Benoît, Jonathan et Mylène. On y fera des câlins non sollicités à des arbres et des traversées de vide acrobatiques.
Enfin à ma droite, l'arête de l'aiguille à Marcel, en terrain d'aventure intégral permettra à Raphäel et Louis de s'essayer à l'autonomie, précédés par JF et Anaïs qui se promènent pendant que d'autres sont poussés dans leur retranchements.
C'est la qu'un drame se produit, un beau Friend tout neuf lâché par mégarde glisse dans le ravin et disparaît sous la canopée des chênes verts.
Mais, miracle, grâce à la battue acharnée du groupe à la redescente, on le retrouve à peine cabossé dans un écrin de feuilles mortes. Comme quoi "ce que la montagne prend, des fois elle le rend" avec un peu de chance et de persévérance.
Après toutes ces émotions, le bain de pied glacé dans la rivière nous remet tous d'aplomb. Puis, au parking, nous croisons Bernard Raynal, fils du fameux Marcel mais surtout ouvreur de cette voie, et bien d'autres dans le secteur!
Dimanche matin, c'est la pluie qui nous menace, on se tâte à se joindre au trail de 24 bornes qui commence dans le patelin voisin mais finalement on se rabat sur des ateliers relais, nœuds et clippage; bienvenus après toute cette pratique.
Jean-François clôture cette magnifique sortie par son histoire des non-nœuds qui nous aura certainement fait des vrais nœuds au cerveau !
Que de beaux souvenirs, de savoirs acquis, de prise de confiance, d'échanges riches et bienveillants vécus lors de ce long week-end. Si nous sommes partis de Bordeaux avec moulte Friends en métal, gageons que nous revenons avec de nombreux amis, en chair et en os.





